La tribune arrière est tout aussi richement décorée que le reste de l’église. Une grande fresque en forme d’arche la surmonte. Elle représente Sainte Cécile, la patronne des musiciens, entourée d’anges.

Sainte Cécile était une jeune fille romaine du 2e siècle qui a consacré sa vie à Dieu plutôt que de se marier. Son amour pour la musique était si profond qu'elle aurait joué sur un instrument invisible pendant son martyre, louant ainsi la grandeur divine. C'est pourquoi elle est devenue l'incarnation de la musique elle-même. Observez attentivement le texte au bas de la fresque: il rappelle cet épisode. Cecilia cum angelis domino decanabat signifie en effet « Cécile et les anges ont chanté pour le Seigneur ».

Nincheri a représenté Sainte Cécile avec des symboles qui la caractérisent : l'orgue, évoquant sa passion musicale, ainsi que les roses et les lys, témoins de sa pureté légendaire et de sa sainteté. La légende raconte que lors de son martyre, ces deux fleurs auraient poussé à l'endroit où son sang a coulé.

Dirigez maintenant votre regard vers la tribune arrière, où les fresques recréent en trompe-l'œil des détails architecturaux et des caissons décorés. En les observant bien, on peut constater que l’orgue cache une partie du décor peint.

On peut bien sûr se demander pourquoi… Il faut savoir que quand Nincheri a réalisé la décoration du jubé, l’orgue Casavant n’y était pas encore. C’est un instrument de taille beaucoup plus petite qui s’y trouvait à ce moment. C’est pourquoi quelques fresques sont dorénavant cachées par les buffets du nouvel instrument.

C’est également derrière le buffet que le restaurateur des fresques, Pierlucio Pelissier, laissé un témoignage de son travail remarquable, inscrivant discrètement un mot et sa signature au mur.