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L'importance de la femme

La femme joue un rôle de grande influence au sein de la société huronne-wendat et elle est au cœur des décisions sociales, politiques ou autres.

Yäa'tayenhtsihk sur le dos de la Grande Tortue
« La légende de la Création du monde wendat nous enseigne qu'il y a de cela très longtemps, une femme qui cherchait la médecine sous les racines d'un arbre tomba du ciel et termina sa chute sur le dos d'une tortue. Le dos de la grande tortue devint la terre sur laquelle nous vivons. » CDFM, L'univers wendat, 2019.

La maison longue était l’habitation d’un clan. Chez les Hurons-Wendat, un clan rassemblait tous les descendants d’une même femme. Si les membres d’un clan étaient trop nombreux pour occuper une seule maison, on en construisait une autre. Le nombre de maisons longues dans un village variait selon le nombre d’habitants et de clans qui y vivaient.

La société huronne-wendat était matrilinéaire et matrilocale.

« Matrilinéaire » signifie que les enfants appartenaient au clan de leur mère et « matrilocale », que, lors d’un mariage, c’était l’homme qui emménageait dans la maison longue de sa femme, sans toutefois changer de clan. 

La femme la plus âgée de la maison longue (souvent la grand-mère) était la mère de clan, c’est-à-dire la responsable du clan. C’était elle qui représentait les membres du clan et distribuait les responsabilités. Les mères de clan d’un village choisissaient également le chef de leur village. Les femmes étaient donc à la base du système politique huron-wendat.

Le quotidien de la femme

En plus de s'occuper des champs, des repas et de la vie dans les maisons longues, les femmes préparaient les peaux d’animaux, confectionnaient les vêtements, fabriquaient divers objets faits d'écorce, de feuilles de maïs, de jonc ou de terre cuite, cousaient l'écorce des canots et tissaient l’intérieur des raquettes.

La confection des vêtements

Les femmes devaient d'abord préparer les peaux, comprenant plusieurs étapes. Les femmes grattaient les peaux à l’aide d’un grattoir en os afin d’y éliminer tous les résidus de chair ou de graisse, puis les nettoyaient dans l'eau. Pour sécher les peaux, elles devaient bien en étirer les fibres en long et en large à l'aide d'un cadre en bois, ce qui exigeait une grande force physique de la part des femmes. Pour assouplir les peaux, elles enduisaient sur celles-ci une graisse faite à partir de la cervelle de l’animal, d'eau et de graisse animale. Les femmes suspendaient les peaux, cousues en tuyau, au-dessus d’un feu de bois pourri afin d'y faire pénétrer la fumée. Le tannin contenu dans le bois transformait la peau en cuir souple. D'ailleurs, la couleur obtenue dépendait du temps de fumage de la peau et de l’essence de l’arbre utilisé pour la teindre.

Christiane Vincent, Musée huron-wendat.

Les femmes huronnes-wendat se servaient d'un couteau de pierre pour tailler les peaux et d’une alêne, une sorte de poinçon fait d’os, pour percer les trous. Elles utilisaient surtout du nerf animal, souvent de cervidés, des boyaux séchés ou des fines languettes de peau tannée pour assembler les différentes parties du vêtement ensemble.


Les Hurons-Wendat, comme plusieurs autres nations, appréciaient beaucoup la décoration des vêtements. La majorité des vêtements, même ceux des enfants, étaient décorés avec des motifs de forme géométrique ou florale peints, brodés ou perlés à la main. Les broderies étaient généralement faites de piquants de porc-épic et de poils d’orignal teints de couleurs à partir de teintures naturelles et le perlage de coquillages. Diverses retailles de peaux et de fourrures étaient utilisées pour décorer les bordures des manteaux ou faire des franges. Les marchands européens introduiront à leur arrivée, en Amérique du Nord, les perles de verre et les fils de soie pour la broderie.

Le travail de la cosse de maïs, du jonc et du roseau

Avec les feuilles de la cosse de maïs, les Huronnes-Wendat pouvaient confectionner des paniers, des sacs, des masques (liés à la spiritualité), des poupées et des chaussures de style mocassin qui étaient teints de diverses couleurs à l'aide de végétaux ou de minéraux.

Sac, Manon Sioui, CDFM.
Mocassins, Manon Sioui, 2013.5.1, Musée huron-wendat.

Les femmes tressaient des nattes de jonc ou de roseaux (quenouilles). Elles entrelaçaient le jonc ou le roseau ramassé le long des rivières et des lacs pour en faire des nattes qui servaient pour s’asseoir ou dormir dans la maison longue et même de portes. Ces tapis étaient fabriqués à partir d'un métier à tisser fait de bois et de corde.

Musée huron-wendat
Tapis de quenouilles, Musée huron-wendat