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Transcription: «La tradition maritime à L’Islet»
Cette page comprend la transcription écrite de cette balado.
Les premières personnes à habiter sur la Côte-du-Sud s’établissent près du fleuve.
Parfois, c’est au confluent d’une des nombreuses rivières qui sillonnent le territoire. Quelquefois, c’est au bord d’une anse, qui constitue un beau havre pour les embarcations, comme l’anse à Gilles, juste à côté d’ici. Un certain nombre de ces pionniers et pionnières s’installent sur des sections de terres qui s’avancent dans le fleuve. Dans tous les cas, la présence de l’eau est déterminante. La paroisse de L’Islet-sur-Mer, anciennement appelée Notre-Dame-de-Bon-Secours, s’étale sur des terres qui possèdent toutes ces caractéristiques. Cette paroisse prend forme dès 1677 sur deux seigneuries, celle de L’Islet-Saint-Jean et celle de Bonsecours.
Après la Conquête anglaise, le trafic s’intensifie sur le fleuve. Les navires britanniques sillonnent le Saint-Laurent pour assurer le lien avec leur nouvelle colonie. À cette époque, la population de L’Islet construit ses propres bateaux, nécessaires pour se rendre à Québec. Lève les yeux vers le large et imagine-toi en 1790.
Vois-tu, au loin, cette famille qui hisse les voiles pour aller vendre sa récolte au marché en ville?
Dans ce temps-là, c’était tout naturel de procéder ainsi. C’est un peu comme une famille d’aujourd’hui qui prendrait sa camionnette pour faire la même chose!
Les gens de L’Islet ont vogué de façon autonome pendant des décennies en faisant du cabotage. Le cabotage est un type de navigation qui se pratique le long des côtes. C’est ainsi que la population de L’Islet est devenue excellente pour naviguer sur des embarcations à voiles. Ces embarcations étaient construites spécifiquement pour la navigation sur le fleuve, avec les courants des marées comme second moteur. Ce bagage a permis aux marins de L’Islet d’accéder à l’univers de la navigation au long cours, c’est-à-dire qui comporte une longue traversée.
À partir du 19e siècle, les jeunes gens de L’Islet-sur-Mer vont donner tout son sens au nom que porte leur paroisse.
En effet, plusieurs s’engagent comme marins sur de grands voiliers qui transportent diverses marchandises sur les mers du monde. Choisir de travailler sur ces grands navires marchands signifie aussi de quitter l’agriculture, le mode de vie pratiqué par leurs parents et leurs ancêtres. En même temps, l’accroissement de la population et la capacité limitée des terres ne permettent pas à chacun et à chacune de devenir fermier ou fermière.
Au début, les capitaines britanniques sont les seuls au commandement de ces navires. Par la suite, ils intègrent à leurs bateaux divers corps de métiers : des mousses; des voiliers qui réparent les voiles; des gréeurs qui s’occupent d’installer le gréement, c’est-à-dire tout l’arsenal des cordages et des voiles; ainsi que des charpentiers et des cuisiniers. La région de L’Islet se démarque en raison du grand nombre de marins qui en proviennent.