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Transcription: « Les pilotes du Saint-Laurent, virtuoses de la navigation fluviale»
Cette page comprend la transcription écrite de cette balado.
Savais-tu que, depuis plus de 150 ans, aucun gros bateau ne peut naviguer sur le fleuve, à partir des Escoumins, sans qu’un ou une pilote du Saint-Laurent en soit aux commandes?
Eh oui! Les capitaines qui franchissent l’estuaire du Saint-Laurent doivent impérativement confier à ces spécialistes le pilotage de leur navire. Cela est vrai, peu importe leur provenance et leur destination et quel que soit le but de leur voyage. Cette pratique assure la sécurité de la navigation sur une des voies maritimes les plus difficiles au monde : le Saint-Laurent.
Car si le fleuve semble assez large quand on le regarde, sa voie navigable l’est beaucoup moins. Prenons par exemple le lac Saint-Pierre, juste en amont de Trois-Rivières, qui mesure 14 kilomètres de large. On se dit qu’il y a amplement de place pour les bateaux! Eh bien non! Ce n’est pas si simple, puisque la profondeur moyenne de ce lac n’est que de trois mètres. Le ou la pilote doit donc aligner le navire dans le chenal de navigation, qui fait seulement 244 mètres de large sur 11 mètres de profond. C’est comme décocher une flèche en plein milieu d’une cible.
Les personnes qui souhaitent devenir pilotes du Saint-Laurent doivent d’abord détenir un brevet d’officier de navigation.
Il leur faut aussi beaucoup d’expérience à titre de capitaine ou encore à titre de premier officier ou de première officière. Ensuite, elles suivent une formation de plus de deux ans afin de devenir expertes dans l’un, et un seul, des trois segments concernés du fleuve. Le premier segment se situe entre Les Escoumins et Québec, le second va de Québec à Trois-Rivières et le troisième se trouve entre Trois-Rivières et Montréal. La Corporation des pilotes du Bas Saint-Laurent regroupe les expertes et experts du premier segment, alors que la Corporation des pilotes du Saint-Laurent Central englobe les deux autres tronçons.
Il y aurait encore beaucoup à dire sur le sujet, mais je m’arrête ici. Je veux céder la parole à quelques pilotes du Saint-Laurent, qui vont te parler de leur métier dans des capsules réalisées par la Société québécoise d’ethnologie. J’avoue que l’anecdote des plaisanciers racontée par la pilote St-Aubin est particulièrement rigolote!