0
Transcription: «Cartes marines et instruments de navigations»
Cette page comprend la transcription écrite de cette balado.
Tu as devant toi une carte marine représentant entre autres l’ile aux Grues, qui fait partie d’un archipel situé en plein centre du couloir fluvial.
Cet archipel divise le Saint-Laurent en deux, créant un chenal de navigation au nord et un autre au sud. La carte date de 1922. À cette époque, les satellites permettant de voir tous les recoins de la planète n’existent pas encore, mais la cartographie s’avère quand même fiable.
On ne soupçonne pas l’importance, et je dirais même le pouvoir, d’une bonne carte pour les anciens navigateurs. Lorsque les pêcheurs européens commencent à faire état de grandes iles, et même d’un continent, de l’autre côté de l’Atlantique, la cartographie maritime devient un enjeu majeur pour les puissances européennes. Les navigateurs détenant les bonnes cartes deviennent des informateurs cruciaux sur ce nouveau monde à découvrir. Les dirigeants se disputent férocement ces précieux informateurs.
Avant l’arrivée des instruments électroniques, on pratique la navigation à l’estime.
Cela veut dire qu’on établit la position du navire à partir de la distance parcourue et de celle présumée de la route entière. Pour ce faire, on a besoin de connaitre le cap que l’on tient, la vitesse du bateau et le temps écoulé entre chaque mesure. Des instruments de navigation sont développés pour calculer ces éléments. Pour connaitre le cap, ou la direction, c’est la boussole qui est employée, qu’on appelle le plus souvent compas de navigation. Le loch, utilisé avec un sablier marin, mesure la vitesse relative parcourue par le navire à la surface de l’eau. Tu peux voir un exemple de son utilisation en visionnant la vidéo via le bouton plus bas.
Pour se situer en mer, les marins emploient pendant longtemps l’astrolabe.
C’est un instrument très ancien qui mesure la hauteur d’un astre afin de déterminer la latitude, ou hauteur verticale, à partir de l’équateur. L’invention de l’octant en 1731 et du sextant par la suite en améliore grandement l’exactitude. Cependant, il faut attendre l’arrivée d’un chronomètre fiable, en 1774, pour déterminer la longitude, c’est-à-dire la distance horizontale du navire par rapport à un méridien de référence. Dès lors, l’estime fait place au positionnement plus précis du bateau. À l’approche des côtes, le navigateur a recours à un instrument millénaire : la ligne de sonde. Cet instrument est constitué d’un lest de plomb et d’une ligne étalonnée. Il permet de connaitre la profondeur de l’eau. À partir de là, les techniques de navigation vont évoluer très rapidement.