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Transcription: « Voir et entendre les signaux maritimes, un gage de sécurité»
Cette page comprend la transcription écrite de cette balado.
Différents types de signaux visuels et sonores sont utilisés depuis toujours sur les mers du monde afin de rendre la navigation plus sécuritaire.
Si la navigation en haute mer comporte des défis importants, celle sur notre fleuve en a aussi.
Ce Saint-Laurent que nous aimons tant cache un côté sombre : il est un véritable cimetière marin. On ne connait pas le nombre exact d’épaves au fond de ses eaux, mais c’est certainement plus d’un millier de bateaux qui y ont coulé au fil des siècles. Les marées puissantes, les forts courants, les nombreux écueils et les hautfonds, en plus de la brume, des tempêtes et des conditions hivernales souvent difficiles, tout ça rend la navigation sur le fleuve hautement périlleuse.
C’est pourquoi, au milieu du 19e siècle, on commence à aménager une voie fluviale plus sécuritaire. On la balise entre autres avec des bouées de bois, des phares, des bateaux-phares, des bouées lumineuses et des feux d’alignement. Ceux-ci formeront, tout au long des rives du fleuve, un chapelet de feux fixes ou tournants. Il existe aussi un réseau de stations de signaux qui maintiennent les communications. Le télégraphe avec fil sera installé sur certaines stations de phare à partir de 1881. Les gardiens communiquent alors avec les navires à l’aide de drapeaux et retournent les messages à l’agence de Québec par télégraphie. La télégraphie sans fil entre les navires et les stations de terre débute vers 1906. Dans les années 1950, on poursuit le dragage de plusieurs chenaux maritimes, dont certains ont été creusés au 19e siècle. Ces travaux de dragage facilitent le passage des gros navires.
Quant aux phares, ces géants si typiques du monde maritime, ils sont pour la plupart érigés au 19e siècle.
Le premier sera celui de l’ile Verte, qui est mis en service en 1809. Par la suite, 22 phares suivront entre Anticosti et Québec. À cette époque, il existe aussi des bateaux-phares, qui sont bien ancrés à des hautfonds, là où une construction permanente est impossible. L’univers extraordinaire des bateaux-phares est peu à peu tombé dans l’oubli jusqu’à ce que deux passionnés d’histoire maritime, Jean Cloutier et Jean-Pierre Charest, s’y intéressent. Le Musée maritime du Québec a présenté une exposition sur les bateaux-phares en 2017, faisant suite à la publication de leur livre. Depuis les années 1940, tout ce système de signaux est remplacé par la radiotéléphonie et par un balisage plus performant.