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Transcription: «Les premiers peuples, les premiers navigateurs»
Cette page comprend la transcription écrite de cette balado.
Magtogoek, le « chemin qui marche ». C’est ainsi que les Algonquins ont nommé le fleuve.
Les ancêtres des Premières Nations nomadisaient déjà dans cette vallée à l’époque de sa formation géologique. Durant les millénaires au cours desquels la calotte glacière a fondu, faisant naitre le fleuve, les ancêtres des Abénaquis, des Naskapis, des Algonquins, des Cris, des Mohawks, des Attikameks, des Innus, des Hurons-Wendat, des Wolastoqiyik et des Mi’gmaq occupaient le territoire autour de cette grande voie d’eau. Puis des rencontres charnières ont marqué la ligne du temps : comme la veine jugulaire fait affluer le sang dans le corps humain, Magtogoek a attiré vers lui de nouvelles populations venues de l’est…
Qui sont les premiers Européens à remonter le Saint-Laurent?
Des manuscrits médiévaux parlent des navigations de saint Brendan, un moine irlandais du 6e siècle. Celui-ci a voyagé sur l’océan Atlantique avec quelques compagnons dans une embarcation traditionnelle, le curragh. Où sont-ils allés exactement? Quelles sont ces iles qu’ils décrivent comme étant paradisiaques? Nous ne le savons pas, tout comme nous ne connaissons pas les véritables trajets empruntés par les anciens Scandinaves, ces fameux Vikings. Autour de l’an 1000, les Vikings explorent les côtes d’un continent qui n’est pas encore nommé. Certains ont même vécu un moment sur l’ile de Terre-Neuve, à L’Anse aux Meadows. Il est fort possible que ces explorateurs du Nord aient pénétré dans le golfe du Saint-Laurent. Plusieurs documents écrits parlent du fameux Vinland, mais, en l’absence de données archéologiques, la science historique doit attendre des preuves…
Les véritables pionniers européens attestés sur le continent sont les pêcheurs basques, bretons, français et portugais. Au 16e et au 17e siècle, ils ont poursuivi tantôt les bancs de morues, tantôt les baleines et les phoques, jusqu’à aborder parfois les rives de l’estuaire du Saint-Laurent. L’ile aux Basques, par exemple, près de Trois-Pistoles, doit son nom au fait que des Basques ont occupé les lieux pendant plusieurs décennies. Ces pêcheurs de différentes origines sont les premiers avec qui les populations locales vont échanger des biens et des informations. Depuis toujours, le commerce prend forme partout où des groupes humains se rencontrent.
Quand Jacques Cartier, mandaté par le roi de France, arrive de Saint-Malo aux abords de Gaspé en 1534, il est loin d’être le premier Européen à le faire.
Contrairement à ce qu’on a souvent dit dans les cours d’histoire d’une autre époque, les écrits attestent que les populations locales connaissaient déjà les Européens et transigeaient avec eux. Cartier, quant à lui, est craintif et méfiant envers les Premières Nations. Plus tard, Samuel de Champlain développera une plus grande proximité avec certaines populations autochtones. Ils négocieront ensemble ce qui deviendra la première alliance entre Premières Nations et Européens en 1603, permettant la fondation de Québec.