Transcription: «Le fleuve St-Laurent, la jugulaire du Québec»

Cette page comprend la transcription écrite de cette balado.

Imagine une embarcation qui te mène de l’embouchure du lac Ontario jusqu’à Gaspé. Un parcours de 1200 kilomètres où tu croises, sur chaque rive, d’autres chemins de grande eau vive : la rivière Oswegatchie dans l’État de New York; la rivière Raisin en Ontario; puis, une fois au Québec, la rivière Châteauguay, le Richelieu, le Saint-Maurice, la Batiscan, la Chaudière, le Saguenay, la Mitis, la Manicouagan… Des dizaines de rivières qui affluent vers le fleuve, elles-mêmes nourries par des centaines d’autres. Il y en aurait autour de 4500 sur le territoire québécois. Une large partie de cet or bleu aboutit là, dans cette majestueuse voie d’eau courant devant nous. Le Saint-Laurent a commencé à exister il y a environ 10 000 ans, avec la grande fonte lors de la dernière ère glaciaire. Il a toutefois pris sa forme actuelle il y a à peine 3000 ans. On dit que c’est le plus jeune fleuve de la terre. Il n’a pas encore eu le temps de se creuser un lit : il coule à fleur de paysage, dans une brèche de l’écorce terrestre formée pendant la fonte des glaciers.

À marée montante, une puissante vague se propage vers l’ouest à partir du détroit de Cabot, situé entre les iles de Terre-Neuve et du Cap-Breton. Cette vague atteint L’Islet-sur-Mer environ 30 heures plus tard. Il y a deux marées par jour, dont la hauteur varie selon la force de gravitation lunaire pour la première et selon la force centrifuge pour la seconde. À L’Islet, les plus hautes marées de l’année peuvent atteindre sept mètres, mais elles font en moyenne quatre mètres. La profondeur et la largeur du fleuve déterminent l’aspect de ces marées dans le paysage. En 2017, le gouvernement du Québec a désigné le tout premier lieu historique en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel. Eh oui! tu l’as deviné : c’est le fleuve Saint-Laurent qui a reçu cet honneur.