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Artefacts reliés à l'art de se distraire au 18e siècle dans la seigneurie

Bague
Alliage cuivreux et verre
1 cm x 1 cm
18e siècle
Site de la maison Pierre-Bellanger (CfEp-6 – 8B9)
Collection Ville de Montmagny

Fait extraordinaire, une seconde bague en fils de métal cuivreux torsadés sertie d’une perle de verre bleu a été découverte lors de l’intervention 2018 à la maison Pierre-Bellanger. Bien qu’en moins bon état que la première bague découverte en 2014, cette dernière est identique. Cela renforce l’hypothèse de la nature artisanale de ces bijoux d’une finesse exceptionnelle.

Soie de couteau pliant
Acier forgé
5 cm x 2 cm
18e siècle
Site de la maison Pierre-Bellanger (CfEp-6 – 5A5)
Collection Ville de Montmagny

Les restes de cette lame laissent apparaître des fragments du manche en bois. L’objet a été perdu lorsqu’il était fermé. En Nouvelle-France, les couteaux, désignés par « couteau jambette », sont notamment donnés par les autorités aux miliciens. Les Français les échangent aussi avec les Autochtones. Très populaire en raison de son utilité quotidienne, il est également efficace pour le dépouillement, l'éviscération et le parage des carcasses d'animaux à fourrure

Croquis d'un « couteau jambette » qui donne un aperçu l'allure originale des restes retrouvés.

Fiole ou flacon
Verre bleu-vert français
18e siècle
Site de la maison Pierre-Bellanger (CfEp-6 – 2B2)
Collection Ville de Montmagny

Le flacon, ou fiole, est un petit récipient servant à conserver des liquides comme du parfum, une eau de toilette ou un médicament. Au 18e siècle, un large éventail de flacons et de fioles sont produits en verre bleu-vert français pour les besoins de la « pharmacie ». Plusieurs morceaux de ce type, dont la majorité est altérée par le feu, ont été découverts à la maison Pierre-Bellanger.

Gouge de charpenterie
Fer forgé
30 cm x 3 cm
18e siècle
Site de la maison Pierre-Bellanger (CfEp-6 – 5C6)
Collection Ville de Montmagny

Cette gouge robuste a été découverte du côté de la dépendance. Il pourrait s’agir d’une gouge dite « navale » servant à creuser les trous pour les gougeons dans un assemblage tenons-mortaises. La découverte de ce second outil nous porte à croire que les Bellanger avaient un talent pour le travail du bois.

Gouge de menuisier
Fer forgé
12 cm x 2 cm
18e siècle
Site de la maison Pierre-Bellanger (CfEp-6 – 8A2)
Collection Ville de Montmagny

Cette petite gouge en fer forgé est constituée d’une soie en queue de poisson. Elle devait être insérée dans un manche de bois. Une fois assemblé, cet outil pouvait servir à la réalisation d’ouvrages fins en bois. Cet artéfact a été découvert sur la maçonnerie, près de l’entrée principale de la demeure de Pierre Bellanger.

Guimbarde (ou bombarde)
Fer forgé
5 cm x 7 cm
18e siècle
Site de la maison Pierre-Bellanger (CfEp-6 – 2B5)
Collection Ville de Montmagny

La lame de cette guimbarde est manquante. C’est probablement pour cette raison qu’elle a été abandonnée. Malgré tout, on ne peut s’empêcher d’imaginer toute la gaieté générée par son utilisation lors des froides soirées d’hiver! Il est aussi intéressant de faire un rapprochement avec le grand musicien et chef d’orchestre Edwin Bélanger, qui a un ancêtre commun avec Pierre Bellanger.

Penture
Métal cuivreux
4 cm x 2 cm
18e siècle
Site de la maison Pierre-Bellanger (CfEp-6 – 2E3)
Collection Ville de Montmagny

Cette toute petite penture a pu être utilisée pour fermer un livre ou un coffret. L’inventaire après décès du couple fait état de quatre livres. Ce fait laisse perplexe puisque dans tous les documents notariés connus, les membres de la famille Bellanger déclarent « ne pas savoir signer ».

Pipe
Terre cuite fine
12 cm x 4 cm
18e siècle
Site du presbytère (CfEp-5 – 2B2)
Collection Ville de Montmagny

Le foyer légèrement noirci de cette pipe tend à confirmer qu’elle a été peu utilisée avant d’être perdue. Ce type de pipe dit « de plâtre » était majoritairement importé de Hollande. Il est très commun sur les sites archéologiques datant du Régime français. Peut-on en conclure que notre curé Maisonbasse s'adonnait au loisir de fumer ? Cela est bien possible !

Perles de verre
Verre
0,3 cm x 0,3 cm
18e siècle
Site de la maison Pierre-Bellanger (CfEp-6 8A10)
Collection Ville de Montmagny

Les perles de verre sont importées en Amérique du Nord par les Européens. Elles sont associées à la parure, notamment aux bijoux, à la broderie et aux ceintures. Elles peuvent aussi être utilisées dans les objets de dévotion et dans la décoration des intérieurs, pour les guirlandes entres autres. Elles se trouvent souvent chez les familles nanties. Deux de ces perles de verre blanche, trouvées chez les Bellanger, ont été altérées par le feu.

Perles de verre
Verre
0,3 x 0,3 cm
18e siècle
Site de l’île aux Oies - Nouvelle Ferme (CgEo-1-3A9-74 et 3A8-25)
Collection Université Laval

Les perles de verre peuvent également servir de monnaie d’échange pour les transactions avec les Autochtones, qui s'en servent abondamment comme ornements. Ces deux magnifiques spécimens, mis au jour sur le site du manoir des Dupuy de Lislois à l’île aux Oies, présentent bien la diversité de formes et des couleurs que peuvent prendre ces objets.

Bille à jouer
Terre cuite fine
2 cm
18e siècle
Site du presbytère (CfEp-5-2C1)
Collection Ville de Montmagny

Une étonnante découverte faite au presbytère? Pas vraiment! Au Québec, la présence de billes de pierre est attestée depuis le 17e siècle. À cette époque, elles sont davantage associées aux jeux d’adultes comme le solitaire ou les dames chinoises. Elles peuvent être faites en pierre, en terre cuite commune ou fine et plus tard, en verre.

Jetons et rebord de terrine
Terre cuite commune
Rebord: 7 cm
Jetons: de 1,5 cm à 4 cm
1525-1626
Site de l’île aux Oies - Rocher de la Chapelle (CgEo-2-7A19-20)
Collection Université Laval

La mise au jour de cinq jetons et de six morceaux de terrine en terre cuite commune vernissée à proximité, possiblement d’origine basque, poterie dans laquelle ils ont été façonnés, a été une découverte rarissime et fort intéressante. De la poterie du même type a, entre autres, été trouvée, non loin, à l’île aux Basques, justement. Cela peut vouloir dire que des Autochtones auraient récupéré les vestiges d’une poterie, éventuellement laissée à l’île aux Oies ou ailleurs par des pêcheurs Basques qui y seraient passés; ou qu’ils sont entrés en contact avec eux là, ou ailleurs, pour commercer, se procurant ainsi l’objet. Mentionnons que ce type de terre cuite a été retrouvé sur la presque totalité des établissements connus de pêche basque du Saint-Laurent et du Golfe. Qui plus est, l’archéologue Marcel Moussette nous apprend que des jetons semblables, façonnés dans de l’andouiller de gros gibier, ont été trouvés lors d’autres fouilles archéologiques. « De tels jetons étaient utilisés pour un jeu de hasard analogue au jeu de dés, fort prisé par les Amérindiens. Chez les Mi’kmaq, ce jeu était appelé waltes », mentionne-t-il. Cet amusement était donc pratiqué par plusieurs peuples autochtones, bien avant l’arrivée des Européens.
Fourneau de pipe
Pierre
4 cm x 3 cm
Date inconnue
Site de l’île aux Oies - Rocher de la Chapelle (CgEo-2-4X8)
Collection Université Laval

La fabrication de pipe, composée d’un fourneau en pierre et d’un tuyau amovible en bois, relève d’un savoir-faire autochtone. Chez ces derniers, le fait de fumer la pipe revêt une grande importance aux plans culturel et spirituel. Cette pipe a-t-elle été abandonnée par un individu de passage ou fait l’objet d’un échange avec un européen? A-t-elle simplement été fabriquée « à la manière autochtone » par nécessité ou pour son côté pratique?

Tête de hachette
Fer forgé
15 cm x 8 cm
18e siècle
Site de l’île aux Oies - Nouvelle Ferme (CgEo-1-3A5-87)
Collection Université Laval

La hachette ou hache de ceinture est un outil polyvalent. Courte et légère, elle peut servir à couper du bois pour les besoins usuels, mais peut aussi être utilisée comme arme. La hache de ceinture fait partie de l'équipement militaire que doit fournir le milicien, alors que l'officier porte l'épée. Cet objet était-il la possession de l’un des engagés du seigneur de la Petite Isle-aux-Oies Pierre Bécart de Granville?

Bouterolle de fourreau d’épée
Métal cuivreux
2,5 cm x 1,5 cm
18e siècle
Site de l’île aux Oies - Rocher de la Chapelle (CgEo-2-4Z4)
Collection Université Laval

Cet objet a été associé au coseigneur de l’Isle-aux-Oies, Paul Dupuy de Lisloye, dont le domaine est compris dans le site archéologique du rocher de la Chapelle. Ce seigneur, qui occupa également les plus hautes fonctions dans la colonie, aurait-il pu abandonner la pointe du fourreau de son épée d’officier? et si oui, pour quelle raison ?

Plombs de chasse et coulée de plomb
Plomb
18e siècle
Site de la maison Pierre-Bellanger (CfEp-6 – 8A1-5C8)
Collection Ville de Montmagny

Ces petits plombs conviennent pour la chasse aux petits gibiers et à la sauvagine. Après avoir mis la poudre contenue dans une corne ou une poire à poudre dans le canon, on enfonçait une « bourre » de tissus ou de papier; les plombs étaient ensuite librement insérés dans le canon du fusil et également recouverts d’une bourre pour empêcher qu’ils ne tombent. À remarquer que l’un des plombs présente ici une ligne de moulage en relief, signe distinctif d’un moulage domestique. Il était très courant à cette époque de fabriquer soi-même ses munitions, comme le prouve ruban de coulée en plomb retrouvée près des projectiles.
Pierre à fusil
Silex
2,5 cm x 1,5 cm
18e siècle
Cueillette de surface
Site du presbytère (CfEp-5)
Collection Ville de Montmagny

Cette pierre en fusil en silex est l’un des trois exemplaires mis au jour dans le secteur du presbytère. Elle semble avoir été taillée pour servir de grattoir à la fin de sa vie utile. Elle permet, par l'étincelle produite à la suite de sa percussion, d'enflammer la poudre et de propulser le projectile.

Au site du rocher de la Chapelle, à l'Île aux Oies, les archéologues ont mis au jour les restes d’un fusil à silex dont la culasse a explosé. Il est fort probable que l’utilisateur de l’arme qui a été victime de cette explosion a dû subir des blessures. Ce type de fusil pouvait servir tant pour la chasse, que pour la défense personnelle. Il pouvait être chargé d’une balle ronde unique en plomb, de chevrotines, de plombs de chasse ou de petits plombs appelés « cendrée », ces deniers étaient surtout utilisés pour chasser les petits oiseaux migrateurs ou le petit gibier, comme la gélinotte huppée (perdrix) ou le lièvre. Dans un lieu isolé comme l’île aux Oies, un homme ne devait pas s’éloigner bien loin sans son fusil... 

Batterie du mécanisme de percussion
Fer forgé
18e siècle
Site de l’île aux Oies - Rocher de la Chapelle (CgEo-2-10C5)
Collection Université Laval

Culasse explosée
Fer forgé
18e siècle
Site de l’île aux Oies - Rocher de la Chapelle (CgEo-2-4Y4)
Collection Université Laval

Tire-bourre
Fer forgé
18e siècle
Site de l’île aux Oies - Rocher de la Chapelle (CgEo-2-7F8)
Collection Université Laval