LE QUOTIDIEN DU CENSITAIRE AU 18E SIÈCLE
Quand l’engagé découvre pour la première fois la terre que le seigneur lui a attribuée, il constate alors tout le travail qui l’attend!
Loger hommes et bêtes, même temporairement, semer le nécessaire pour l’année qui vient, défricher et cultiver pour le long terme, telles sont, dans l’ordre, les trois étapes permettant d’assurer sa survie et le développement de la seigneurie. Pour ce pénible travail, les outils des premiers colons se résument trop souvent à une ou deux haches et à des outils aratoires rudimentaires.
L’éloignement entre les voisins oblige les familles à une grande autonomie il faut savoir tout faire! Les voies de communication sont pratiquement inexistantes. Des sentiers, entretenus volontairement, arpentent la seigneurie, mais leur état est lamentable. On utilise donc le fleuve et les cours d’eau auprès desquels sont d’ailleurs majoritairement installées les habitations.
Puis, à mesure qu’évolue la communauté des censitaires, un certain confort s’installe. Ainsi, après une génération d’isolement et de labeur incessant, les habitants de la seigneurie de la Rivière-du-Sud de la première moitié du 18e siècle semblent mener une vie rude, mais satisfaisante.
C’est du moins ce que nous indiquent les riches découvertes archéologiques et scientifiques faites dans le secteur du Berceau de Montmagny, sur les sites du presbytère et de la maison Pierre-Bellanger, puis celles faites à l’ile aux Oies.
« L’archéologue établit un dialogue personnel avec ces voix multiples qui lui parviennent du passé; celles des vestiges matériels, bien entendu, mais aussi celles des historiens, ethnologues, des zooarchéologues, des botanistes, des biologistes, des géomorphologues et des géologues. Elles lui font saisir le site, non seulement considéré en lui-même, mais dans ses rapports avec son environnement total, à la fois naturel et culturel. »
- Marcel Moussette, dans Prendre la mesure des ombres