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L’ARCHÉOLOGIE POUR MIEUX CONNAÎTRE NOTRE PASSÉ

Il est difficile de se faire une idée du rude mode de vie des familles pionnières ayant colonisé notre territoire. Heureusement, la science permet, en partie, de remédier à cette situation.

 

« Ancrée au coeur des sciences humaines, l’archéologie est une discipline scientifique dont l’objet d’étude est l’ensemble des vestiges matériels laissés par des individus ou des sociétés humaines tels des objets, des formes artistiques, des bâtiments ou même des paysages transformés. L’archéologie sert ainsi à reconstituer la vie de nos prédécesseurs et l’évolution de leurs comportements à travers le temps, de la période préhistorique jusqu’à l’époque contemporaine. »


- L’Association des archéologues du Québec


Les interventions archéologiques faites sur le territoire de la seigneurie de la Rivière-du-Sud ont été plutôt rares par le passé. Fort heureusement, la Ville de Montmagny a récemment mis sur pied un programme de recherches archéologiques, ethnologiques et historiques qui a permis aux Magnymontois, aux chercheurs et au grand public d’accéder à de riches informations. Voici un portrait des interventions qui ont été réalisées au cours des cinquante dernières années.

1970

Étude de potentiel archéologique sur le site du village abandonné de Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud

Lors d’une première intervention archéologique effectuée sur notre territoire, l’archéologue Michel Gaumond a réalisé une étude de potentiel archéologique dans le secteur du site institutionnel abandonné de Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud. Il y avait alors localisé les vestiges de l’ancienne église, de l’ancien presbytère et du cimetière.

 

1987

Étude de potentiel archéologique des rives de la rivière du Sud (du rocher de la Chapelle jusqu’à Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud)

En 1987, une vaste étude de potentiel archéologique a été réalisée par l’archéologue Louis-Philippe Picard. Elle a permis de localiser sur les cartes topographiques et cadastrale les anciens sites d’églises, de moulins, d’habitations et d’évènements historiques, d’est en ouest, de part et d’autre de la rivière du Sud, depuis le Village-à-la-Caille (deuxièmes concessions seigneuriales) jusqu’à Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud, certains remontant à la fin du 17e siècle.

 

1988

Inventaire archéologique des rives de la rivière du Sud

L’inventaire archéologique de la rivière du Sud découle de l’étude de potentiel réalisée en 1987. À la suite d’une enquête menée auprès des propriétaires, puis d’une inspection visuelle, Louis-Philippe Picard a pu repérer et localiser des vestiges d’occupation en surface. Une corrélation positive a d’ailleurs pu être établie avec la carte de Murray (1761) dans 75 % des cas.

1987 à 1997

Fouilles intensives à l’île aux Oies

De 1987 à 1997, l’archéologue Marcel Moussette de l’Université Laval et ses petites équipes ont fait des fouilles archéologiques intensives sur deux sites de l’île au Oies à fort potentiel, soit ceux de la « Nouvelle Ferme » et du « Rocher de la Chapelle ». Des traces d’occupation et du matériel archéologique témoignant d’une présence autochtone remontant jusqu’à quelque 1 000 ans y ont aussi été mis au jour.

Photo aérienne montrant le four à pain de l’établissement du seigneur Jean-Jacques Moyen. Tout juste à l’avant du massif de maçonnerie, des traces d’un foyer autochtone contenant des os de sauvagine blanchis a été mis au jour.

Photographie : Pierre Lahoud. Collection Université Laval.

2007-2011

Fouilles intensives sur le site du presbytère de la paroisse de Saint-Thomas-de-la-Pointe-à-Lacaille

En 2007, à la demande de la Ville de Montmagny, une étude de potentiel archéologique a été menée par l’ethno-archéologue Richard Lavoie dans le secteur du village abandonné de Saint-Thomas-de-la-Pointe-à-Lacaille. Cela a permis d’identifier 12 sites archéologiques situés dans un périmètre d’environ 1,5 km sur 1 km, en bordure du fleuve, entre le ruisseau Nicole et l’embouchure de la rivière à Lacaille. 

Parmi les sites identifiés pour leur richesse par l’étude de potentiel archéologique de 2007, celui des vestiges de l’église de pierre de 1716-1719 est le plus évident. Seul le mur sud subsiste, échoué sur la batture, après avoir glissé dans le talus d’érosion. Les sondages archéologiques ont permis une analyse plus poussée de ces vestiges et des alentours.

Collection Ville de Montmagny.

L’ethno-archéologue Richard Lavoie, le technicien de fouilles Claude Tardif et l’archéologue Louis-Philippe Picard excavent une partie du mur nord du presbytère lors de l’intervention de 2008.

Collection Ville de Montmagny

2013-2017

Fouilles intensives sur le site de la maison Pierre-Bellanger

Le site de la maison Pierre-Bellanger s’est rapidement avéré riche à tous les points de vue, car il est resté pratiquement intact pendant plus de 250 ans. Les vestiges en place et les centaines d’artéfacts et d’écofacts découverts pendant les cinq interventions archéologiques ont permis de faire la connaissance de deux générations de paysans qui vivaient de façon relativement aisée dans cet environnement bucolique.

Les imposantes fondations de maçonnerie apparaissent au niveau de sol. Cette image présente le coin nord-est de la “maison Pierre-Bellanger", soit l’aire d’entreposage de la grange-étable. Les échantillons de grains carbonisés qui y ont été découverts nous éclairent sur les cultures céréalières pratiquées par les Bellanger et nous confirment l’hypothèse de l’incendie ayant forcé l’abandon de l’habitation, en décembre 1757.

Collection Ville de Montmagny

Année 2019

Inventaire archéologique en bordure du bassin et de la rivière du Sud

À la demande de la Ville de Montmagny, l’archéologue spécialisé en préhistoire, Patrick Eid, a mené un inventaire archéologique, en juillet 2019, qui a permis de recenser une douzaine de sites d’intérêt, à proximité de l’embouchure de la rivière du Sud. Les importantes découvertes faites à cet endroit ont confirmé une présence pré-européenne d’au moins 2 500 ans. 

Une équipe de production télévisuelle a suivi l’équipe d’archéologues tout au long de leur intervention de 2019. Les images captées lors de ce tournage ont été diffusées dans le cadre de l’émission consacrée à la profession d’archéologue intitulée « Au pic et à la pelle ».

Collection Ville de Montmagny

2020

Inventaire archéologique dans le secteur du rocher de la Chapelle à Montmagny

À la demande de la Ville de Montmagny, l’archéologue Gina Vincelli a d’abord cherché à découvrir les traces tangibles de la présumée chapelle du Rocher, présente dans la mémoire populaire. Les archéologues ont également tenté de retrouver des traces du campement saisonnier de familles autochtones, en bordure du ruisseau Bellevue. 

L’inventaire de 2019 a mené les archéologues aux confluents du ruisseaux Bellevue et de la rivière du Sud, où ils espéraient mettre au jour les traces d’une occupation autochtone tel que mentionné dans un livre du 19e siècle. Malheureusement, la chance n’a pas été avec eux.

Collection Ville de Montmagny