David Ouellet (1844-1915)

Né en 1844, David Ouellet quitte La Malbaie à 12 ans pour venir étudier au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Il ne se doute pas qu’il reviendra souvent dans ce coin de pays… 

À 20 ans, il débarque comme apprenti chez l’architecte de Québec François-Xavier Berlinguet, où il côtoie le sculpteur Louis Jobin. Après avoir pratiqué la dorure ornementale, il commence à exercer le métier d’architecte à 31 ans, en ouvrant son agence à même son logement. Tout comme Berlinguet, son mentor, il saisit à ce moment les occasions qui se présentent dans la région du Bas-Saint-Laurent, qui connaît alors une forte croissance démographique. Les premières pierres de sa carrière se posent à Rivière-Ouelle, en 1876.

La vision de cet artiste polyvalent lui permet de s’imposer rapidement sur le marché de l’architecture religieuse. Son entreprise offre un service clé en main, avec la prise en charge complète des chantiers de construction d’églises, de la conception des plans jusqu’à la réalisation des décors. Même s’il se tient au fait des progrès techniques, il mise sur une exécution facile et rapide par les ouvriers locaux. En 30 ans, il construit ou transforme près de 250 lieux de culte, essentiellement dans les milieux ruraux du Québec.

Recourant à un vocabulaire architectural éclectique, Ouellet multiplie les effets de contraste créés par les couleurs, les formes et les textures. L’exubérance de ses monuments plaît aussi à l’Église, en pleine expansion. Ses clochers, qui rivalisent de hauteur, deviennent sa marque de commerce. Son penchant pour la productivité ne l’empêche pas d’inventer des procédés ainsi que du mobilier fait de matériaux durables, comme un modèle de banc breveté. 

À près de 60 ans, David Ouellet s’associe à son stagiaire et fils adoptif Pierre Lévesque. Il délaisse alors la rigidité de ses premières œuvres pour une approche plus pittoresque.

Ayant contribué à la professionnalisation de son métier, David Ouellet participe à la fondation de l’Association des architectes de la province de Québec avant de décéder en 1915.

Quelques-unes de ses réalisations au Bas-Saint-Laurent :

• Église Notre-Dame-de-Liesse de Rivière-Ouelle : plans intérieurs et extérieurs (1877-1880)
• Église Notre-Dame-des-Neiges de Trois-Pistoles : plans initiaux (1882)
• Église Saint-Patrice de Rivière-du-Loup : reconstruction (1883), couvent des sœurs du Bon-Pasteur (1886) et presbytère (1909)
• Église de La Décollation-de-Saint-Jean-Baptiste de L’Isle-Verte : chapelle-sacristie et tour-clocher centrale (1890)
• Église de Sainte-Cécile de Rimouski : plans initiaux (1891-1892)
• Église de Saint-Georges de Cacouna : modifications (1892 et 1896)
• Église de Saint-André : portique (1893)
• Église de Saint-Clément : plans intérieurs et extérieurs (1896-1898)
• Église de Saint-Ludger, Rivière-du-Loup : plans initiaux (1905)
• Église de Saint-François-Xavier, Rivière-du-Loup : plans initiaux (1905)