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Le nichoir à hirondelles

Saviez-vous qu’à la baie de Beauport se trouve le premier nichoir à hirondelles de rivage en Amérique du Nord? Voici comment ce projet du Port de Québec a vu le jour.

Hirondelle de rivage.
Photo : Darlene Friedman, ebird

2014

En 2014, le déclin marqué de la population d’hirondelles de rivage est porté à l’attention du Port de Québec. À ce moment, l’habitat naturel des quelques hirondelles de rivage qui occupent la baie de Beauport est vraiment atypique, puisqu’ils nichent dans des bancs de sable très près du sol, avec peu de dénivellation. Les hirondelles sont donc très exposées aux prédateurs, aux marées montantes et aux intempéries. Le Port décide donc de bonifier leur habitat naturel afin qu’il soit plus favorable à la reproduction et à la survie de la colonie.

2015

Au printemps 2015, on réalise un premier aménagement artificiel comme projet pilote, inspiré de modèles réalisés en Europe. Le modèle conçu combine deux types de nichoirs soit des murs de béton prépercés et des bancs de sable, similaires à l’environnement naturel des hirondelles. Peu de temps suivant la mise en place du nichoir, la colonie délaisse complètement son environnement initial pour venir s’y installer.

2018

Fort du succès du projet pilote, en 2018 le Port aménage des structures plus permanentes, toujours selon les deux types de nichoirs : les parois de sable et les murs de béton prépercés. Si au départ les hirondelles préfèrent les parois de sable, celles-ci sont parfois instables et peuvent s’affaisser. On remarque que les hirondelles s’adaptent rapidement aux murets de béton, si bien qu’en 2018 plus de 80 % de la colonie y niche. À la fin de cette saison, on constate que la colonie a augmenté de 40 %.

2019

En 2019, les deux nichoirs sont toujours utilisés et un total de 84 nichées est dénombré. À l’automne 2019, suivant la fin de la saison de nidification, on déplace le nichoir temporaire et ses structures sont juxtaposées au nichoir permanent bonifiant ainsi la capacité d’accueil du nichoir le plus productif.

2020

On dénombre 112 nichées en 2020, ce qui est une augmentation de 33 % par rapport à 2019. On remarque que la colonie préfère toujours les murets de béton, qui semblent être utilisés à pleine capacité. Il reste toutefois encore de l’espace dans le muret ouest, donc il n’y a pas nécessité de mettre en place de nouvelles structures.

Murets de béton prépercés, très utilisés par les hirondelles

2021

En 2021, on observe jusqu’à 150 individus. Ces résultats confirment une fois de plus le succès du projet et la bonne santé de la colonie. Puisque les hirondelles semblent toujours préférer les murets de béton, on décide de retirer les parois de sable pour les remplacer par deux nouveaux murets de béton.

Les hirondelles

C’est à la mi-avril que vous devriez apercevoir les premières hirondelles de rivage à la baie de Beauport, au terme de leur migration de l’Amérique du Sud. Elles utilisent généralement les sites de nidification de la mi-avril à la fin d’août.

À leur arrivée, elles font du repérage pendant quelques jours et commencent ensuite à creuser les terriers pour y pondre leurs œufs. La femelle pond 4 à 5 œufs qu’elle couve seule pendant une quinzaine de jours. À la naissance, les hirondelles sont aveugles et n’ont pas encore de plumage. C’est pourquoi l’un des parents reste avec elles en permanence dans le nid afin de les tenir au chaud. Ce n’est qu’au 6e jour que s’ouvrent leurs yeux. Vient ensuite la période où les oisillons doivent être nourris, c’est alors qu’on voit le plus d’allées et venues. Aux premiers jours de juin, les jeunes oiseaux à peine nés ont besoin de nourriture pour grandir.

Le saviez-vous?

Pour nourrir leurs petits, les parents peuvent faire jusqu’à 200 allers-retours par jour entre le nid et le ciel.

L’hirondelle de rivage est la plus petite de nos hirondelles! Elle se distingue par son dos brun, son ventre blanc, son collier brun, sa queue échancrée et ses ailes anguleuses.

Hirondelle de rivage
Photo : Manny Salas, ebird

Un mois après leur naissance, les hirondelles volent déjà très bien et peuvent chasser les insectes pour se nourrir comme leurs parents. À la fin de l’été, les hirondelles vont entreprendre un long voyage pour atteindre leur destination en Amérique du Sud et y passer l’hiver.