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Ville-Marie, Maisonneuve et Marguerite

Sceau autorisé de la Société de Notre-Dame de Montréal, Montréal, Nouvelle-France, Vers 1650, Marie-Claire Daveluy, La Société de Notre-Dame de Montréal, 1639-1663. Montréal-Paris, Fides, 1965

Montréal s’appelle d’abord Ville-Marie, en hommage à la Vierge. La fondation de Montréal se distingue en effet par son caractère missionnaire. Les Français Jérôme Le Royer de la Dauversière, Pierre Chevrier, baron de Fancamp, Gaston de Renty et Jean-Jacques Olier forment en 1639 la Société de Notre-Dame de Montréal et ils acquièrent la seigneurie de Montréal. Ils veulent y établir une société nouvelle, composée de Français et de membres des Premières Nations, sur le modèle de l’Église des premiers chrétiens. Marguerite se reconnaît sûrement des affinités avec ce projet.

Portrait de Paul de Chomedey de Maisonneuve, Ozias Leduc, 1908, Collection CND / Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours

Envoyé par la Société de Notre-Dame, Paul de Chomedey de Maisonneuve (1612-1676) fonde Montréal avec Jeanne-Mance (1606-1673). Il deviendra un ami proche de Marguerite. Leur appui mutuel leur sera d’un grand secours dans les difficultés traversées au cours des premières décennies de la ville. Dès leur première rencontre à Troyes, Maisonneuve est impressionné par le parcours de Marguerite Bourgeoys. Il dira ceci de la pionnière et de son engagement dans sa communauté : « Cette fille est une personne de bon sens & de bon esprit qui, ayant passé jusque à dix-huit ans ou vingt ans sans vouloir approcher de la Congrégation de Troyes, crainte de passer pour bigotte, quelque sollicitation que l'on lui en fît, Dieu lui ayant donné ensuite une forte pensée de voir comment on y faisait, elle y remarqua si bien la solide vertu que l'on y pratiquait, qu'elle s'y enrôla d'une telle manière qu'y marchant à grand pas, elle fut bientôt élevée à la préfecture où on l'a continuée douze ou quinze ans, à cause du grand avancement que l'on avait vu sous sa conduite, encore qu'une telle continuation ne soit jamais faite aux autres. » Propos rapportés par Dollier de Casson, contemporain de Jeanne Mance et de Marguerite Bourgeoys, dans son livre Histoire du Montréal.