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Jean Crevier - Marchand et seigneur

Histoire locale

Les seigneuries du sud du Saint-Laurent

À partir de 1627, la Compagnie des Cent-Associés est responsable de l'administration de la colonie. Elle met en place le même mode d'organisation des terres qu'en France: le régime seigneurial. Qui dit régime seigneurial, dit seigneur et seigneuries...

Les premières seigneuries de la Nouvelle-France

Les premières seigneuries à voir le jour étaient situées dans la vallée du Saint-Laurent, entre Montréal et Québec. ​ Elles étaient découpées en rectangles étroits et perpendiculaires au fleuve Saint-Laurent. L'étroitesse permettait d'augmenter le nombre de terres ayant un accès direct à la principale voie de communication de l'époque, l'eau.

Jean Crevier, premier seigneur de la seigneurie de la Rivière Saint-François

Jean Crevier illustré par Christian Robert de Massy pour la fondation Lionel-Groulx

Jean Crevier était un noble marchand de fourrures, né à Trois-Rivières. Il se maria en 1663 à Marguerite Hertel. Il acheta la seigneurie de la Rivière Saint-François en 1673, territoire qui comprenait Saint-François-du-lac, Pierreville et Odanak.

Relations tendues avec les Iroquois et les Amérindiens

Il eut maille à partir avec la justice au sujet de son commerce de fourrures avec les Amérindiens qui fréquentaient le Cap-de-la-Madeleine. Il obtint des ordonnances des intendants Duchesneau et de Meulles, défendant à quiconque de chasser et de pêcher dans l’étendue de sa seigneurie. Un des 20 principaux habitants convoqués à Québec par le gouverneur de Buade de Frontenac le 26 octobre 1678 pour donner leur avis sur la traite de l’eau-de-vie, il se prononça en faveur de ce trafic, attribuant les crimes commis par les Amérindiens à leur humeur barbare plutôt qu’à l’usage de la boisson. Il fut enlevé par les Iroquois au cours d’un raid sur Saint-François en août 1693 et, au moment où on s’apprêtait à le brûler, il fut racheté par le major Peter Schuyler, commandant de la garrison d’Albany ; mais il mourut peu de temps après des suites de ses blessures.

Une partie de la seigneurie cédée aux Abénakis et aux Socoquis.

Sa veuve et son fils Joseph donnèrent, le 23 août 1700, une partie de leur seigneurie aux Abénaquis et aux Socoquis (Armouchiquois) pour qui les Jésuites ouvrirent une mission qui subsiste encore aujourd’hui.