UNE PRÉSENCE PRÉ-EUROPÉENNE RÉVÉLÉE
Il est encore difficile de déterminer avec précision l’ancienneté de la présence autochtone dans notre région. Jusqu’à tout récemment, les découvertes étaient assez rares, surtout en Côte-du-Sud. Certains préhistoriens ont émis l’hypothèse que le sud de l’estuaire du Saint-Laurent ait pu être occupé par des chasseurs de phoques fréquentant les rivages de la mer de Goldthwait entre 9 000 et 8 000 ans avant aujourd’hui (AA). Il faut savoir qu’à cette époque, le climat était beaucoup plus rigoureux qu’aujourd’hui, le niveau du fleuve Saint-Laurent beaucoup plus élevé et la végétation fort différente.
Sur la seigneurie de la Rivière-du-Sud, une campagne de sondages archéologiques menée en 2019 à l’embouchure de la rivière du Sud, à proximité de la chute, a permis de confirmer une présence remontant au Sylvicole moyen ancien (1500 à 2400 ans AA). Les restes d’un foyer en cuvette (« feu de camp »), dans lequel se trouvaient des tessons de poterie dont le décor est associé à cette période, confirment que des Autochtones fréquentaient notre territoire bien avant l’arrivée des premiers Européens.
Qui plus est, les nombreuses découvertes fortuites d’artéfacts faites par des citoyens dans le même secteur, depuis le milieu du 20e siècle, laissent présager une présence encore plus ancienne qui pourrait remonter jusqu’à 5 000 ans avant aujourd’hui!
Les indices découverts lors de l’intervention archéologique permettent d’émettre l’hypothèse que pendant l’époque pré-européenne, notre territoire était fréquenté sur une base saisonnière, notamment lors de la migration du gibier, plutôt que sur une base permanente.
Il est donc possible de croire que pendant près de 4 000 ans, des Autochtones, voyageant probablement en familles élargies, ont fait halte en bordure du bassin de Montmagny pour y établir des campements avant de reprendre leur route. Ils ont alors pu profiter des ressources fauniques abondantes telles que la sauvagine et les nombreuses espèces de poissons peuplant le fleuve Saint-Laurent et la rivière du Sud.
Il est difficile de déterminer l’époque où cette fréquentation transitoire par les Autochtones a pris fin. Les documents laissés par les premiers Européens qui s’installèrent dans notre seigneurie ne font pas mention d’une présence permanente ou cyclique des Premières Nations. Cependant, les archives paroissiales et les témoignages plus tardifs nous indiquent que des groupes algonquiens, alliés des Français, dont les Wolastoqiyik (Malécites), les Mi'kmaq (Micmacs) et à l’occasion les Innus, ont fréquenté nos premiers colons. Nous n’avons toutefois pas en ce moment de traces archéologiques de ces fréquentations.