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Artéfacts et reproductions reliés à une présence pré-européenne sur notre territoire
Coquillages
Entre 10 000 et 12 000 ans avant aujourd’hui (AA)
2 à 7 cm
Découvertes fortuites
Parc industriel – Montmagny
Collection Ville de Montmagny
Il y a quelque 12 000 ans, à la suite de la fonte du gigantesque glacier recouvrant notre territoire, la vallée laurentienne était recouverte par la mer de Goldthwait. Le niveau des eaux pouvait alors atteindre 170 à 180 mètres de plus que le niveau actuel du fleuve. La sablière de Saint-Raphaël a été, pour un temps, le rivage de cette mer. Les crêtes et les crans rocheux de notre paysage apparaissaient alors comme des îles. Les terres limoneuses de la seigneurie constituent donc un ancien fond de mer. C'est dans ce contexte que ces coquillages ont été retrouvés près d'une carrière de gravier, à l'ouest de la ville.
Fragment de pointe de projectile
Sylvicole inférieur (2 500 à 3 000 AA)
2,5 x 2,5 cm
Cueillette de surface
Site du presbytère (CfEp-5)
Collection Ville de Montmagny
Cette petite pointe de projectile a été mise au jour sur le site institutionnel de Pointe-à-Lacaille. Peu d’artéfacts préeuropéens ont été découverts dans ce secteur. Probablement en rhyolite, sa morphologie ressemble beaucoup au type box-base associé à la tradition Meadowood.
Fragment de pointe de projectile
Sylvicole inférieur (2 500 à 3 000 AA)
2,5 x 3 cm
Cueillette de surface
Site du presbytère (CfEp-5)
Collection Ville de Montmagny
Il est difficile de caractériser une pointe de projectile sans sa base. Celle-ci pourrait s’apparenter au type Jack’s Reef. Il s’agit de l’un des trois artéfacts d’origine pré-européenne retrouvés dans le secteur de l’ancien village de Saint-Thomas-de-Pointe-à-Lacaille.
Pointe de harpon
Sylvicole (500 à 3 000 AA)
13 cm
Découverte fortuite
Batture de Pointe-à-Lacaille - Montmagny
Collection Yves Thibodeau
Cette superbe pointe de harpon à barbelures fabriquée dans de l’andouiller (bois de cervidé) a été retrouvée par un citoyen sur la batture de la Pointe-à-Lacaille, à la hauteur des Galeries Montmagny. Comme le présente la reproduction ci-bas, la pointe était emmanchée à un harpon qui était utilisé pour la pêche ou la chasse aux mammifères marins.
Reproduction
Harpon à pointe fixe en andouiller d'orignal fixé sur une préhampe détachable en bois de frêne ajustée à une hampe en bois de sapin par un lacet de cuir. Les pointes détachables étaient munies d'une corde qui les reliait à un flotteur, au pêcheur ou à I‘embarcation.
Fragment d’outils en pierre taillée
Période préhistorique indéterminée
5 cm
Découverte fortuite
Pointe-aux-Oies - Montmagny
Collection Keith Albrechtson
La forme un peu asymétrique de cet objet taillé dans le quartzite porte à croire qu’il s’agit davantage d’un couteau que d’une pointe de projectile. La présence de traces rougeâtres pourrait indiquer que la pièce a été chauffée. Cet artéfact a été trouvé par un citoyen sur la plage de la Pointe-aux-Oies.
Fragment de pointe de projectile
Archaïque post-laurentien (3 000 à 4 200 AA)
3 x 3,5 cm
Découverte fortuite
Pointe-aux-Oies - Montmagny
Collection Keith Albrechtson
Cette pointe de projectile en chert peut être apparentée au type Normanskill. Toutefois, son état fragmentaire ne permet pas de l’affirmer. Cette pièce a également été récoltée fortuitement en bordure de la plage de la Pointe-aux-Oies.
Pointe de projectile
Sylvicole inférieur (2 500 à 3 000 AA)
3 x 5 cm
Découverte fortuite
Pointe-aux-Oies - Montmagny
Collection Keith Albrechtson
Cette pointe de projectile à encoches entière, faite avec ce qui semble être un chert gris foncé avec des variations brunâtres, a été retrouvée sur la plage de la Pointe-aux-Oies. Elle est de type Jack’s Reef, un type de pointe contemporain remontant à l’apparition et à l’utilisation de l’arc et des flèches. Elle aurait donc pu avoir été amanchée sur une flèche, comme le suggère la reproduction suivante, pour chasser la sauvagine qui, comme aujourd’hui, devait être nombreuse dans le bassin il y a 3 000 ans.
Reproduction
Pointe en chert fixée sur une hampe en bois de cornouiller avec du tendon d'orignal et de la colle animale. L'empennage est en plumes d'oie. L’arc et la flèche remplaceront le javelot et le propulseur au début du sylvicole.
Pointe de projectile
Sylvicole inférieur (2 500 à 3 000 AA)
5 x 7 cm
Découverte fortuite
Rue de Basse-Bretagne - Montmagny
Collection Claude Tardif
Ce magnifique spécimen du type Adena est en chert d’Onondaga. Cette pointe aurait pu avoir été emmanchée sur un javelot, comme la reproduction suivante, qui pouvait avoir plusieurs fonctions reliées à la chasse, à la pêche et même à la défense. Elle a été mise au jour sur une crête rocheuse qui était vraisemblablement le prolongement de la chute de la rivière du Sud lors des crues saisonnières. Le résident de la rue de Basse-Bretagne l’a découverte alors qu’il travaillait à amoindrir le monticule rocheux qui trônait dans sa cave.
Reproduction
Pointe en chert fixée sur une hampe en bois de frêne avec du tendon d’orignal et de la colle animale. L’emmanchement de la pointe sur une partie détachable du javelot permet au chasseur de recharger le même projectile pour effectuer plusieurs tirs au lieu de s'encombrer de plusieurs javelots.
Pointe de projectile
Archaïque récent (4 200 à 5 500 AA)
3 x 6 cm
Découverte fortuite
Pointe-aux-Oies - Montmagny
Collection Claude Tardif
Cette pointe de projectile gisait en surface de la batture du fleuve, à l’est de la Pointe-aux-Oies, à proximité de la rupture de pente d’un replat en érosion. Elle aurait pu être emmanchée à un javelot. Moins courant, ce genre d’artéfact rappelle le type Ace of Spades. Ce genre de pointe en quartz a également été mis au jour dans la région de Lévis.
Pointe de projectile / couteau
Archaïque récent laurentien (4 200 à 5 500 AA)
3 x 9 cm
Découverte fortuite
Avenue des Canotiers - Montmagny
Collection René Journault
Cette imposante pointe de projectile a été taillée à même un chert Onondaga, un matériau qui provient du sud de l’Ontario et du nord-ouest de l’état de New York. Elle est un témoin de l’important réseau d’échange qui tenait déjà cours à cette époque très ancienne. Elle a été retrouvée dans le jardin d’un citoyen de l’avenue des Canotiers. La configuration de la lame porte à croire qu’elle a été réaffûtée. Il est donc possible qu’à la fin de sa vie utile, cette pointe ait été utilisée comme couteau qui aurait pu être semblable à la reproduction suivante. Des pointes similaires ont été datées d’environ 4 800 ans AA dans la région de Lévis. Ceci ferait de cet objet l’un des plus anciens artéfacts découverts sur notre territoire.
Reproduction
Lame en chert Onondaga fixée sur un manche en bois de cerisier avec de la corde de chanvre et de la colle animale.
Pointe de projectile
Sylvicole moyen ancien (1 400 à 2 500 AA)
1 x 3 cm
Site Simoneau-Tardif (CfEp-7 1K3)
Collection Ville de Montmagny
Cette petite pointe de projectile semble avoir été fabriquée sans grands soins, à partir d’un éclat de taille. Seul son contexte de découverte, dans les restes d’un foyer contenant de la poterie associée à la période du Sylvicole moyen ancien, nous donne un indice sur son époque de fabrication. A-t-elle été réalisée à la hâte dans l’espoir de fabriquer une flèche, puis délaissée faute de résultat? Cela semble possible.
Tessons de poterie
Sylvicole moyen ancien (1 400 à 2 500 AA)
9 x 16 cm
Site Simoneau-Tardif (CfEp-7 1K3)
Collection Ville de Montmagny
Un foyer (« feu de camp ») mis au jour sur le site Simoneau-Tardif a permis de découvrir 13 tessons de poterie associés à au moins trois vases. La plus grande unité de vase correspond à ces quatre tessons qui, recollés entre eux, forment un rebord de vase avec une partie du col et de la panse. Comme le présente la reproduction suivante, ce vase était décoré d’empreintes ondulantes qui sont caractéristiques du Sylvicole moyen ancien.
Reproduction
Vase conique en terre glaise modelé à la main et cuit au feu. Les premières traces de poterie dans le nord-est de I'Amérique remontent à 3000 ans avant aujourd'hui. L'adoption de cette technologie marque la fin de la période archaïque.
Briquet
Sylvicole moyen ancien (1 400 à 2 500 AA)
1 x 3 cm
Site Simoneau-Tardif (CfEp-7 1B1)
Collection Ville de Montmagny
Cet objet pourrait être un briquet en pierre siliceuse, possiblement une calcédoine. Il montre plusieurs traces d’abrasion et de percussions, ce qui a mené à la proposition de son utilisation comme briquet. Une des faces de l’objet montre les stigmates caractéristiques de la technique de percussion bipolaire sur enclume. Lorsque cette matière était disponible, elle était bien sûr préférée à la technique du vilebrequin pour allumer les feux.
Grattoir
Période préhistorique indéterminée
3 x 2 cm
Site Simoneau-Tardif (CfEp-7 1E2)
Collection Ville de Montmagny
Ce petit grattoir en chert gris pâle d’environ 2 cm est presque complet. Amanché comme le présente la reproduction suivante, l'outil aurait pu être utilisé pour gratter des peaux, du bois, de l'os ou de l'andouiller. Des grattoirs peuvent se retrouver à presque toutes les périodes de la préhistoire, ce qui complique leur datation.
Reproduction
Lame en chert fixée sur un manche en bois d'érable avec de la corde de chanvre et de la colle animale.
Fragment de pointe de projectile
Sylvicole moyen ancien (1 400 à 2 500 AA)
3 x 3 cm
Cueillette de surface
Site Simoneau-Tardif (CfEp-7 1S1)
Collection Ville de Montmagny
Ce fragment de pointe de projectile biface gisait en surface du jardin d’un citoyen. Bien taillée, cette pointe semble avoir été achevée. Elle aurait cependant été cassée lors de son utilisation. Sa composition en chert gris est semblable aux fragments découverts à quelques mètres dans le sondage 1K. Il est donc possible qu’elle soit contemporaine aux éléments qui y ont été découverts.
Reproduction
Gouge en pierre polie
Lame en dolomite fixée sur une branche d'érable avec du cuir de cerf.
L’objet original daterait de l’Archaïque récent laurentien (4 200 à 5 500 AA)
Découverte fortuite
Avenue St-Mathieu - Montmagny
En 1947 la famille Thibault faisait la découverte, dans son jardin de l’avenue St-Mathieu, d’une pierre polie semblable à celle que l’on voit sur cette reproduction. L’objet original est malheureusement introuvable. Le lieu de la découverte est situé à environ 400 mètres au sud-est de la chute de la rivière du Sud. Il peut être associé aux autres sites préhistoriques mis au jour en bordure du bassin. Il témoigne bien de l’ampleur de cette zone d’occupation temporaire se situant au confluent du fleuve et de la rivière du Sud à une époque pré européenne.
Poinçon
Sylvicole (500 à 3 000 AA)
3 x 28 cm
Découverte fortuite
Pointe-aux-Oies - Montmagny
Collection Claude Tardif
Majoritairement façonnés à partir d'os longs de gros mammifères tels l’orignal, le caribou ou le cerf de Virginie, les poinçons présentent une extrémité pointue légèrement aiguisée pouvant servir à percer des matériaux plus ou moins tendres comme le cuir ou l'écorce. Cet objet pouvait aussi servir à de multiples autres tâches. Ce type d’outil était assez fréquent chez les Iroquoïens du Saint-Laurent à une période plus récente. Ils étaient cependant de plus petite taille que celui-ci qui semble assez unique.
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