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Se loger

Dès qu’il a le moyen d’abandonner son abri temporaire, le colon s’empresse de construire une habitation plus durable et mieux isolée. La maison du censitaire de la Seigneurie de la Rivière-du-Sud est le plus souvent faite en assemblage « piesse sur piesse ». Sa construction ne requiert que peu d’outils : une hache, une scie, un maillet et quelques éléments de quincaillerie en fer forgé. Son élévation demande toutefois beaucoup de préparation, d’efforts physiques, de ressources environnantes et de soutien des membres de la communauté.


Le grenier ne sert essentiellement qu’à conserver les farines, les grains et parfois, la paille et le foin. Cette dernière pratique a l’avantage de servir d’isolant contre le froid, mais favorise les incendies. Peu d’ouvertures percent cette petite maison, climat oblige. La façade, au sud pour profiter du maximum d’ensoleillement, compte la plupart du temps une seule fenêtre dont les carreaux sont tantôt garnis de vitres, tantôt de papier huilé, ainsi qu’une porte pleine faite de planches verticales. Dans un souci d’économie d’espace, la porte est rarement centrée. L’arrière de la maison a parfois une petite fenêtre, mais rarement une seconde porte.


Après la maison, on construit les bâtiments pour protéger les animaux; l’étable, qui fait partie de toute ferme, et l’écurie pour les habitants plus aisés. La grange est ensuite construite pour entreposer les récoltes et les outils. Cette dernière est souvent éloignée de la maison pour éviter les risques d’incendie.

Selon les découvertes faites sur notre territoire, nous pouvons croire que la plupart des habitations du 18e siècle étaient assises sur des fondations de pierres trouvées localement et qu’elles avaient un plancher posé sur des solives. Comme dans la majorité des demeures de la Nouvelle- France, il n’y avait qu’une pièce, parfois deux, soit une salle de séjour et très rarement une chambre.

Collection du Musée Marguerite-Bourgeois