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Se distraire

La vie du censitaire ne laisse pas une grande place aux divertissements. Elle est rythmée par les saisons et les obligations religieuses. Les possessions matérielles se limitent souvent à l’utile. Dans ce contexte de restrictions, les occasions de socialisation sont rares. On profite donc de chacune d’elles pour s’amuser et faire l’apanage de ses avoirs et de ses usages.


Le repos dominical est imposé. Les journées fériées obligatoires doivent être consacrées au culte. Deux exceptions à cette règle : la récolte en temps de crise alimentaire et l’entrainement de la milice du village, une fois par mois les dimanches, pour les hommes de 16 à 60 ans.


L’hiver est la saison où les distractions occupent une plus grande place. La période située entre Noël et le Carême est la plus intense en célébrations et on y fait bombance. La veillée entre voisins est le divertissement par excellence. On n’hésite pas à parcourir de longues distances sur des sentiers difficiles pour se rencontrer. On chante, on raconte, on joue de la musique et on danse. La saison morte offre également la possibilité de réaliser des œuvres d’artisanat comme des meubles et des bijoux.

Aussi, la chasse à la sauvagine et aux petits gibiers est un passe-temps très prisé sur notre territoire. Il faut savoir que contrairement à la France, où cette activité est réservée aux propriétaires terriens, en Nouvelle-France le censitaire a le droit de chasse et de pêche sur sa censive et à l’avant de celle-ci, si un cours d’eau s’y trouve.


Autrement, le reste de l’année, on rompt la monotonie en jouant aux cartes, aux dames, aux billes et en écoutant le crépitement du feu en fumant la pipe. 


Éléments relatifs à l'art de se distraire dans l'inventaire après décès de Marthe Couillard-Després et Pierre Bellanger:


Un vieux chandelier de cüivre

Deux miroir

Un razeoire et une mauvaise pierre

Quatre livre, un coffre avec la ferure

Un buffes

Un chandelier de cüivre rouge 

Ce croquis, réalisé par le chroniqueur et historien Bacqueville de La Potherie, représente bien le canadien du 18e siècle, prêt pour l’un de ses passe-temps préférés : la chasse. On remarquera la pipe, symbole de l’homme de son temps. Il est toutefois à noter que certaines femmes fumaient aussi la pipe.

Bibliothèque et archives nationales du Canada