1999
La promesse d’un grand spectacle
Avant même la course, l’affiche choisie pour annoncer cette édition des 24 Heures prévient le spectateur. C’est un plateau automobile de premier choix qui est placé en tête de gondole pour cette année 1999.
45 voitures au départ, représentant six nationalités et quatorze constructeurs. Toyota, Chrysler, Mercedes, Nissan, BMW, peuvent tous prétendre à la victoire et, parmi les débutants, un néophyte allemand promis à un grand destin est en embuscade, Audi.
La course démarre mais les écarts ne se font pas. Les concurrents s’échangent la première place au gré des arrêts au stand. A ce jeu-là, les voitures Toyota, Mercedes et BMW semblent toutefois un peu mieux armées.
L’impensable miraculé
Un peu avant 21h, alors que la Mercedes pilotée par Peter Dumbreck talonne une Toyota, l’avant de la voiture décolle jusqu’à atteindre la cime des arbres, effectue quatre tours sur elle-même et s’écrase de l’autre côté de la glissière de sécurité dans la forêt aux abords du virage d’Indianapolis. C’est une des images les plus marquantes de l’histoire des 24 Heures et un des accidents les plus impressionnants de l’histoire des courses automobiles.
La voiture retombe par miracle sur ses roues et le pilote s’en sort indemne. Six heures après le départ, les rideaux des stands des trois Mercedes sont baissés. Le constructeur choisit d’abandonner.
BMW au firmament
A la mi-course, deux BMW se retrouvent en tête. Alors que la n°17 est un tranquille leader, un incident technique entraîne sa mise hors-course. Le champ est libre pour la n°15 de Martini, Dalmas et Winkelhock mais, derrière, la Toyota rescapée enchaîne les records du tour et remonte. Revenue à 22 secondes, la voiture japonaise alors en pleine ligne droite est victime d’un éclatement de pneu. Avec beaucoup de maîtrise, son pilote réussit à regagner son stand mais le sort de la course est scellé. Le trio de la n°15 peut exulter.
BMW signe sa première et unique victoire au Mans. Pour Pierluigi Martini et Joachim Winkelhock, c’est également une première. Yannick Dalmas devient l’égal d’Henri Pescarolo et Olivier Gendebien. Il signe par ailleurs un exploit inédit : remporter quatre fois Le Mans avec quatre constructeurs différents. Victorieux en 1992, 1994, 1995 et 1999, il détient le plus beau palmarès au Mans des années 1990.
C’est Joan Hall la ministre du tourisme australienne qui donne le départ en 1999. Elle est la deuxième femme, huit ans après Hélène Blanc, préfète de la Sarthe, qui brandit le drapeau bleu-blanc-rouge pour l’édition 1991.
La dernière en date est également la troisième, il s’agit de la princesse Charlène de Monaco qui a donné le départ en 2019.
Vingt ans après la dernière BMW Art Car officielle engagée aux 24 Heures du Mans en 1979, c’est l’artiste conceptuelle américaine Jenny Holzer qui est choisie pour décorer une des BMW V12 LMR (le modèle qui remporte la course cette année-là). Fidèle à son style épuré, l’artiste se sert des lettres pour transmettre un message et pour souligner la pureté des lignes du prototype.