2011

A l'occasion des vingt ans de l’idée des empreintes de pilotes, Bernard Warain réunit sur la ligne droite des stands, Wolfgang Ullrich, directeur d’Audi Sport, et Olivier Quesnel, son homologue chez Peugeot. L’objet est inédit et… audacieux : une prise d’empreintes commune alors que leur rivalité en piste s’annonce une nouvelle fois relevée.

Chez Peugeot comme chez Audi, les hommes et les équipages restent les mêmes qu’en 2010. Les mécaniques elles évoluent. Le duel semble équilibré mais la vitesse de pointe de la nouvelle Audi lui permet d’aligner deux voitures sur la première ligne alors que Peugeot restait sur quatre pôles position d’affilée depuis 2007.

Les trois Audi résisteront elles en course aux quatre Peugeot pour aller chercher une dixième victoire aux 24 Heures du Mans ?

Le danger pourtant n’est pas à chercher seulement du côté des Peugeot. Au 14e tour, Allan Mc Nish se lance dans un dépassement imprudent qui aboutit à un accident spectaculaire, heureusement sans aucun blessé. 

A la mi-course, il ne reste qu’une Audi et les quatre Peugeot sur ses traces. Tréluyer, Fässler et Lotterer font alors le choix d’une stratégie risquée. Pour éviter un arrêt au stand supplémentaire, ils décident de conserver leur train de pneus plus longtemps. L’Audi réalise ainsi un quintuple relais (55 tours), soit 750 km parcourus avec les mêmes pneumatiques. C’est un record historique aux 24 Heures du Mans.

A trente minutes de l’arrivée, l’Audi n°2 et la Peugeot n°9 sont dans le même tour. L’Audi tient cependant et l’emporte avec 13 secondes d’avance.

Les 24 Heures du Mans 2011 s’offre un scénario sensationnel. L’Audi victorieuse aura passé un total de 23 minutes 56 secondes au stand tandis que la Peugeot, deuxième, 24 minutes et 18 secondes : la preuve que l’épreuve se gagnent aussi dans les stands.

En témoignage de solidarité et pour porter secours aux sinistrés, le drapeau du départ des 24 Heures 2011 est vendu au profit des victimes de la catastrophe de Fukushima.

Avant le départ de la course en 2011, l’Automobile Club de l’Ouest offre un tour de piste et organise une remise de prix spéciale pour Johnny Herbert. Victorieux en 1991, le pilote britannique, victime d’une sévère déshydratation, n’avait pu rejoindre ses coéquipiers sur le podium.

Il était au volant d’une des voitures mythiques de l’épreuve mancelle. La première voiture japonaise (et la seule jusqu’en 2018 !) à remporter l’épreuve. Cette Mazda 787B avec sa robe acidulée verte et orange ne passe pas inaperçue mais c’est surtout le son strident de son moteur à pistons rotatifs qui est inoubliable.