Église de Saint-Simon
Présentation du circuit
Un bout d'histoire de Saint-Simon
Plus vieille église toujours dédiée au culte entre Saint-André et Gaspé, l’église de Saint-Simon pointe le ciel sans courber l’échine depuis 1836.
En 1831, le réputé Thomas Baillairgé est au milieu de sa carrière quand il s’attaque aux plans de ce modeste sanctuaire d’une petite paroisse du Bas-Saint-Laurent. De pair avec son mentor, l’abbé Jérôme Demers, il vient alors de terminer l’imposant séminaire de Nicolet, possiblement l’œuvre maîtresse de leur partenariat.
Pour Saint-Simon, Baillairgé s’inspire du modèle récollet, courant à l’époque de la Nouvelle-France. Son voûtement en anse de panier rappelle une façon de construire disparue au tournant des années 1870. En raison d’un manque de ressources, la construction en pierres des champs s’avère laborieuse et s’étire sur cinq ans. Les artisans spécialisés sont recrutés par les communautés. Leur choix est fait de manière méticuleuse et le processus d’engagement est sérieux.
La forme ressemble beaucoup à celle de la toute première église en pierres de Rimouski, érigée dix ans plus tôt mais convertie en école puis en musée régional dans les années 1970. La façade de l’église de Saint-Simon a été refaite en 1914, ce qui lui a coûté une partie de son charme d’autrefois. Il s’agit d’ailleurs de la seule église de la région dont l’extérieur a été complètement restauré. Quand on regarde bien, on voit que la façade n’affiche pas le même type de maçonnerie que les autres élévations.
De l’extérieur, qui se douterait que ce temple, niché dans un patelin bas-laurentien, cache un trésor ? Peu de gens. La chose paraissait si improbable qu’il aura fallu plus de 150 ans avant que la fabrique découvre que le tableau du saint patron de la paroisse qui trône au-dessus de l’autel était l’œuvre d’un des plus grands peintres québécois du XIXe siècle. C’est effectivement dans les années 2000 qu’on réalise que la toile, devenue grisâtre à cause de la fumée du poêle à bois, porte la griffe d’Antoine Plamondon. Les œuvres de ce prolifique portraitiste sont notamment exposées au Musée des beaux-arts de Montréal et au Musée national des beaux-arts du Québec.
Grâce à l’octroi d’une subvention du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, l’œuvre non répertoriée retrouve ses couleurs en 2009. Le Centre de conservation du Québec met des mois à restaurer le tableau, créé par l’artiste en 1852 et resté incognito pendant toutes ces années.
Les amateurs de généalogie souriront d’apprendre que ce peintre est l’arrière-oncle du célèbre parolier Luc Plamondon, qui aura été lui-même inspiré par une église emblématique pour la comédie musicale Notre-Dame-de-Paris. « Pierre après pierre, jour après jour / De siècle en siècle, avec amour », signe-t-il dans la chanson Le temps des cathédrales.
Saint-Simon n’aura connu qu’une seule et même église. Et pour paraphraser le refrain de Plamondon, le village aura écrit toute son histoire dans ce verre et dans cette pierre.