Un passé industriel toujours présent
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C’est du côté nord de l’Observatoire qu’on peut le mieux constater à quel point la nature est aux portes de Québec. Nous nous trouvons ici aux abords des majestueuses Laurentides (1), une chaîne de montagnes millénaires qui s’étend sur des centaines de kilomètres et traverse le Québec d’est en ouest.
En plus des montagnes, le secteur nord de la ville est également marqué par la présence de la rivière Saint-Charles (2). Ce cours d’eau, qui traverse Québec sur une dizaine de kilomètres, a joué un rôle important dans l’histoire de la région. Les Innus l’appelaient Kabir Kouba, « la rivière aux mille détours ». Les Hurons-Wendats, quant à eux, la surnommaient Akiawenhrahk, qui signifie « rivière à la truite ».
L’histoire industrielle de Québec s’est écrite sur ses rives. Au 19e siècle, l’essor du commerce du bois transforme la ville en un centre névralgique de l’activité maritime. L’arrivée et le départ de cargaisons de bois rythment alors la vie du port (3), où l’on trouve aussi plusieurs chantiers navals, tanneries et manufactures.
Mais voilà que le temps passe, et le milieu du 19e siècle voit le commerce du bois s’essouffler. L’industrie est contrainte de se réinventer. Heureusement, le défi sera relevé. Grâce à l’arrivée du train en 1879, le port de Québec devient un carrefour névralgique pour l’exportation des richesses naturelles de la région. Les années 1920 marquent l’arrivée des silos à grains (4) dans le port. Ceux exploités par la Bunge sont toujours en place et bien visibles de là où vous vous trouvez.
Imaginez Québec à cette époque. Plus de 225 manufactures et ateliers s’y sont installés, principalement en basse-ville. Quelque 10 000 travailleuses et travailleurs s’affairent à fabriquer une multitude de produits de renommée internationale. Les chaussures, en particulier, font la fierté de Québec : plus de 4 000 personnes sont employées pour leur confection. Mais l’industrie ne se limite pas à ça. On y produit aussi des corsets, des meubles, du tabac et même des munitions!
Aujourd’hui, certains vestiges de ce passé industriel sont encore visibles. Sur la rive nord de la rivière Saint-Charles, à l’ouest du port, l’usine Stadacona (5) surplombe des installations plus récentes. Sa haute silhouette toute en briques rouges domine le paysage depuis 1927.
L’édifice La Fabrique, l’ancienne manufacture de la Dominion Corset (6), est reconnaissable à ses deux tours, dont une est coiffée d’une horloge.
Un peu plus loin, l’usine Rothmans, Benson & Hedges (7), autrefois la « Rock City Tobacco », se distingue par sa tour d’eau arborant le logo de la marque Craven A.
Les faubourgs Saint-Roch (9) et Saint-Jean (10) se remplissent rapidement de familles d’artisans, d’immigrants et d’ouvriers qui s’établissent autour des manufactures et ateliers. Les conditions de vie y sont difficiles et les épidémies frappent régulièrement les habitants.
En 1845, deux incendies dévastateurs réduisent ces faubourgs en cendres. Au total, 3 000 maisons sont détruites et laissent plus de 20 000 personnes sans abri. La population se déplace alors vers l’ouest, et c’est ainsi que le quartier de Saint-Sauveur voit le jour (11).
Durant les années 1870, la rue Saint-Joseph devient la principale artère commerciale du faubourg Saint-Roch grâce à l’arrivée du tramway. De grands magasins comme Z. Paquet et J.B. Laliberté s’y installent, attirant une clientèle nombreuse.
Cet âge d’or commercial se maintient jusqu’à ce que les premiers centres d’achats drainent la clientèle vers les banlieues au cours des années 1960.
Mais l’histoire du secteur nord de Québec ne s’arrête pas là. Ce territoire ne se résume pas qu’à son passé industriel.
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