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Histoire culinaire de Montréal

Histoire de Montréal à travers sa gastronomie, par Amélie Masson-Labonté - STORICA

Ville créative, festive, exubérante et diversifiée, Montréal est une destination gastronomique où les plaisirs de la table sont infinis. Grâce à ce circuit en 5 étapes découvrez les dessous inédits de l’histoire culinaire de la ville à travers les bâtiments, les événements marquants et les communautés culturelles qui ont participé à son développement.

AGRICULTURE URBAINE – Du jardin des Sulpiciens aux Fermes Lufa

À l’époque où Montréal s’appelait encore Ville-Marie et que la ville était ceinturée de remparts, chaque maison ou presque avait son jardin potager. On y faisait pousser des choux, des oignons, des carottes, des pommes de terre, des herbes fraîches, des fraises, des gadelles et autres petits fruits.


Les prêtes de Saint-Sulpice, alors seigneurs de l’île de Montréal ont aussi un splendide jardin à l’arrière de leur complexe résidentiel, le Séminaire de Saint Sulpice, au 116 de la rue Notre Dame O.  Métro Places d’Armes. Le Jardin du séminaire des Sulpiciens, aujourd’hui Lieu historique national du Canada, serait le plus ancien d’Amérique du Nord. Aménagé en «U» il évoque les jardins français de la Renaissance et servait à la fois de lieu de promenade, de méditation et de culture fruitière et potagère aux prêtres de Saint-Sulpice.

Les jardins des Sulpiciens - vue de la suite 622

Non, loin de là (à peine 8 minutes à pied en empruntant la rue Notre-Dame vers l’Est), le musée du Château Ramezay, ancienne maison des Gouverneurs de la ville de Montréal, permet de découvrir le dernier jardin ornemental – verger et potager du Vieux-Montréal préservé de la croissance de la ville. Soigneusement reconstitué pour faire revivre l’ambiance du 18e siècle en format réduit (750 m2 au lieu des 4200 m2 d’origine!), il replonge les visiteurs dans le havre de paix et de verdure où se tenaient autrefois les réceptions estivales de la noblesse montréalaise du régime français.   

Jardin du gouverneur - ©Château Ramezay - Musée et site historique de Montréal

Dans le Sud-Ouest de Montréal, à Pointe-Saint-Charles métro Charlevoix on peut encore visiter la Maison St-Gabriel plus ancienne ferme de l’île où étaient accueillies les Filles du Roy lors de leur arrivée au Canada. Le « vaste domaine agricole de 200 arpents » est encore exploité par les Sœurs de la congrégation de Notre-Dame jusqu’en 1955 où elles font de l’élevage bovin et des cultures potagères de navets, haricots, carottes, oignons et poireaux. 

Religieuses aux champs, Ferme Saint-Gabriel ©Maison Saint-Gabriel

Toujours à proximité du métro Places d’Armes dans le Vieux-Montréal, on peut facilement explorer les nombreuses places de marché où les agriculteurs des environs viennent vendre le fruit de leurs récoltes aux citadins au fil du temps. 

Le tout premier marché public de Montréal est établi sur la place Royale en 1676 tout près de l’édifice de la douane qui fait maintenant partie du complexe muséal de Pointe-à-Callière. Un nouveau marché, beaucoup plus grand baptisé le Marché Neuf est ensuite installé sur la Place Jacques Cartier. Il attire des foules nombreuses été comme hiver. 

Jour de marché en hiver sur la place Jacques Cartier, vers 1890, Photographie de William Notman, Musée McCord
Jour de marché en été sur la place Jacques Cartier, vers 1900, Photographie de William Notman, Musée McCord

La ville se dote tout de même d’un marché intérieur en construisant le Marché Saint-Anne sur la place d’Youville en 1834. Exproprié en 1842 pour en faire le Parlement du Canada uni, l’aventure de courte durée voit le Parlement incendié par les émeutiers en 1849 … Entre temps le majestueux bâtiment du Marché Bonsecours avait été inauguré en 1847 pour devenir le grand marché central de la ville où venaient s’approvisionner tous les petits épiciers de quartier. 

Marché Saint-Anne à la place d’Youville, Gravure du Canadian Illustrated News

Durant la crise économique des années 1930, des milliers de chômeurs ne parviennent plus à nourrir leurs familles. C’est alors qu’on voit émerger des jardins publics et communautaires un peu partout en ville. Même les pompiers municipaux ont aussi leur jardin!

Jardin de pompiers des postes 34 et 39, Journal La Presse, BAnQ
© Tourisme Montréal - Marie Deschene

Le jardin public le plus célèbre de la ville reste néanmoins celui rêvé par le frère Marie-Victorin. Le Jardin Botanique de Montréal métro Pie-IX voit le jour en 1931 dans le parc Maisonneuve. 


Afin de fournir de l’emploi aux chômeurs de la Grande dépression, le maire de l’époque Camilien Houde entame de grands travaux d’infrastructures publiques. Inauguré en 1933, le Marché Atwater, métro Atwater un majestueux bâtiment Art déco de briques jaunes surplombant le canal de Lachine. Particulièrement agréable à visiter en été, on peut y déguster de bonnes glaces artisanales, des pâtisseries ou des légumes saisonniers. Un œil averti remarquera que l’intérieur du marché est consacré à de nombreuses boucheries, vestiges de sa vocation originale comme marché de viande. 

Marché Atwater © Laurène Tinel - Tourisme Montréal

Le marché Jean-Talon Jean-Talon plus grand marché à ciel ouvert en Amérique du Nord durant la période estivale, se visite aussi à l’année. Ce marché public bourdonnant de vitalité est le lieu de prédilection des chefs et des montréalais pour se procurer des produits frais, que ce soit le crabe des neiges en avril, les fraises de juin, le maïs d’août ou les pommes de septembre. Profondément lié à l’histoire de la Petite Italie il est lui aussi construit par les chômeurs des années 1930. 

Marché Jean-Talon © Tourisme Montréal

En plus des jardins de ruelles des familles grecques, italiennes et portugaises que l’on peut admirer en se promenant des les quartier de Villeray et Rosemont, Beaubien, Jean-Talon, De Castelnau et Jarry Montréal se fait aussi remarquer depuis plusieurs années grâce à ses cultures innovantes de serres sur toit. Lors de portes ouvertes organisées par les Fermes Lufa quelques fois par années visitez la première serre commerciale sur toit au monde!  métro Crémazie .

Cultures de Bok Choy © Fermes Lufa

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